L’IVG médicamenteuse

L’IVG médicamenteuse est pratiquée jusqu’à 7 semaines de grossesse, soit 9 semaines d’aménorrhée :

  • En établissement de santé
  • En cabinet de ville, auprès d’un médecin ou d’une sage-femme agréés
  • Dans un centre de planification ou d’éducation familiale (CPEF) agréé
  • Dans un centre de santé agréé

 

L’IVG médicamenteuse consiste en la prise de deux médicaments.

 

La prise du premier médicament

Si vous avez choisi la méthode médicamenteuse, le médecin ou la sage-femme vous donnera le premier médicament que vous prendrez en sa présence.

Il arrive que cette consultation soit combinée à la consultation précédente (la remise du consentement).

 

Le premier type de médicament administré lors de l’IVG médicamenteuse bloque l’action naturelle de la progestérone (hormone indispensable au maintien de la grossesse), favorise les contractions de l’utérus et l’ouverture du col utérin. La grossesse s’interrompt.

 

Des saignements similaires aux règles, accompagnés d’une grande fatigue et de douleurs peuvent survenir.

 

Après la prise du premier médicament, vous pouvez généralement reprendre vos activités habituelles.

 

Les saignements ne signifient en aucun cas la fin de la grossesse. C’est pourquoi il est essentiel de prendre le deuxième médicament 24 à 48h après, tel que le protocole le prévoit.

 

La prise de prostaglandine, 24 à 48h plus tard1,2

Vous devrez prendre le 2ème médicament selon le délai que le professionnel de santé vous aura indiqué. Il s’agit d’une prostaglandine qui provoque des contractions de l’utérus, entrainant ainsi l’expulsion de l’œuf.

 

Si vous le souhaitez, il est désormais possible de le prendre à domicile que vous ayez choisi l’IVG médicamenteuse en établissement de santé, en cabinet médical de ville ou en centre de planification. Cette option vous offre la possibilité de réaliser l’IVG dans un environnement familier où vos proches peuvent vous accompagner dans cette épreuve. Le médecin ou la sage-femme vous remettra alors une fiche de liaison avec la conduite à tenir en cas de survenue d’effets indésirables et les coordonnées du centre référent que vous pouvez joindre 24h/24.

 

Suite à la prise de la prostaglandine, vous êtes autorisée à boire et manger. Si vous avez choisi de réaliser l’IVG à domicile, il est préférable de vous reposer et d’être accompagnée.

 

Les contractions utérines entrainent des douleurs similaires à celles des règles, voire plus fortes. N’hésitez pas à prendre les anti-douleurs prescrits. Des nausées, vomissements et diarrhées peuvent également survenir.

 

Les saignements peuvent survenir très rapidement après la prise des prostaglandines, mais également un peu plus tard :

  • Dans 60% des cas, l’expulsion de l’œuf survient dans les 4 heures suivant la prise de prostaglandines,
  • Dans 40% des cas, l’expulsion de l’œuf survient 24 à 72 heures après la prise de prostaglandines.

 

Les saignements durent en moyenne de 10 à 15 jours.

 

Toutefois, ils ne sont pas signes de la réussite de l’IVG. C’est pourquoi une visite de contrôle, 14 à 21 jours plus tard, est obligatoire et indispensable afin de s’assurer de l’arrêt définitif de la grossesse.

 

1- Arrêté du 11 décembre 2019 modifiant l’arrêté du 26 février 2016 relatif aux forfaits afférents à l’interruption volontaire de grossesse. JORF n°0292 du 17 décembre 2019, texte n°23.

2- Loi n°2022-295 du 2 mars 2022 visant à renforcer le droit à l’avortement. JORF du 3 mars 2022. Texte 1.

 

Les complications

Les complications de l’IVG médicamenteuse sont rares. Mais comme tout acte médical, il faut rester vigilant.

 

En cas de fièvre, malaises, douleurs persistantes malgré la prise d’antalgiques, saignements abondants et persistants, vous devez rapidement contacter votre médecin, votre sage-femme ou l’établissement dans lequel l’IVG a été réalisée.

 

L’efficacité de la méthode

Le taux de succès de la méthode médicamenteuse est d’environ 95%.

 

La tarification

Selon l’arrêté du 26 février 2016, l’ensemble des actes entourant l’IVG est remboursé à 100%.

 

En ville, le forfait IVG comprend la consultation de recueil, 2 consultations médicales, les médicaments administrés et la consultation de contrôle. De manière additionnelle, la prise en charge des actes associés est désormais étendue aux investigations biologiques et échographiques. Ce forfait coûte 187,92€ (193,16€ avec échographie).

 

A l’hôpital, le forfait IVG est fixé à 282,91€. Ce forfait inclut la consultation de recueil du consentement, les investigations biologiques et échographiques préalables, la surveillance médicale, la consultation de contrôle (associée le cas échéant à une échographie de contrôle) et la vérification de l’IVG par méthode biologique.

 

En établissement de santé privé (clinique), le forfait débute à 156€ en prenant en compte la consultation de recueil, la consultation de prise des médicaments ainsi que la consultation de contrôle auquel s’ajoutent les autres actes réalisés (surveillance médicale, échographie, contrôle biologique).

 

La téléconsultation

Il est désormais possible de réaliser une IVG médicamenteuse hors établissements de santé, via une téléconsultation, jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée. Dans cette situation, votre professionnel de santé transmettra l’ordonnance à la pharmacie de votre choix, qui pourra vous remettre directement les médicaments nécessaires à l’IVG.
La prise de médicaments et la consultation de contrôle pourront faire l’objet de rendez-vous en téléconsultation.